dimanche 18 décembre 2011

David Bowie - The Rise and Fall Of Ziggy Stardust ou "Comment atteindre l'orgasme musical"





David Bowie a cela de fascinant qu'il semble parcourir les décennies sans être marqué par le temps. Serait-il, à l'instar d'Iggy Pop, de Mick Jagger ou de Michel Drucker, de la célèbre race des Immortels? Sa carrière est telle une comète brillante, un trait de peinture scintillant marquant la voie lactée pendant une période donnée, puis, disparaissant totalement à travers l'espace froid et vide, loin de nous. Et nous, d'avoir le sentiment, la certitude absolue, que cet astre filant reviendra nous saluer, que ce n'est qu'une question de temps. En fait, la carrière de Bowie alterne entre des périodes fastes, alliant succès critiques et commerciaux, et des moments d'oubli, de toxicomanie, de vide artistique, de paranoïa et de propos douteux. Ziggy Stardust fait parti de cette première période bénie qui a vu Bowie enchainer trois albums tout simplement monstrueux. Hunky Dory en 71, Ziggy Stardust en 72, Alladin Sane en 73.

lundi 5 décembre 2011

Serge Gainsbourg - Love On The Beat ou "Comment faire un dernier bras d'honneur avant de sortir par la grande porte"


Aussi loin que je remonte dans le catalogue de mes haines, les années 80 constituent probablement l’une des choses qui m’horripilent le plus, musicalement parlant. Mais il y a pire ! Il y a les années 80, en France ! Ce fut l’âge d’or des Indochine ou autres Téléphone qui se prenaient (se prennent encore) pour des vedettes et des âmes sensibles incomprises, vouées à cracher leur mépris dans le premier micro venu et à faire mourir l’âme en peine des auditeurs trop jeunes pour comprendre qu’on leur vomit une merde sans nom dans les oreilles. Car oui mes chers compatriotes, je ne veux pas faire mon Jean-Pierre Coffe, mais "Bob Morane dans la vallée infernale", c’est de la merde. Faire une liste exhaustive serait un combat perdu d’avance contre la nausée qui me prend à la simple pensée de ce son synthétique, de cette réverbération exagérée et de ces voix de décervelés jouvenceaux. Les années 80 marquent pour moi, l’arrêt de l’évolution humaine en termes de renouveau musical. Jusque là, même si la musique allait en se simplifiant, on avait encore des artistes extraordinaires, capables de masses de travail considérables pour arriver à faire quelque chose de correct. Désormais, il est possible de ne rien savoir faire et de n’avoir rien à dire pour être produit et vendu en masse. Les années 80 marquent la fin d’une ère foisonnante. La musique s’en remet seulement aujourd’hui, près de 30 ans plus tard mais on est encore loin de l’abondance et de la richesse musicale qui semblaient pérennes dans les 70s ou avant.

Alors avec tout cela, vous allez me dire, pourquoi ai-je choisi de vous parler aujourd’hui d’un album produit durant cette période noire de la musique moderne, et cela en France ? Tout d’abord, dire qu’il n’y a eu que de la merde à partir de 1980 serait inconsidéré. D’abord, il y a aussi eu des choses seulement mauvaises, mais n’oublions pas que les artistes qui sévissaient en 1970 ne sont pas subitement morts le 31 décembre 1979… Parmi ceux-là, Serge Gainsbourg n’allait pas tarder à réaliser que cette époque n’avait plus rien à lui offrir mais il ne nous quitterait pas sans larguer une dernière petite bombe dont il avait le secret.