mardi 31 mai 2011

Sufjan Stevens - Come On Feel The Illinoise ou "Comment rendre l'Etat de l'Illinois passionant"


Dans le monde dans lequel nous vivons, les hommes pressés et des assistés dont le cerveau a la vivacité d’une méduse nous entourent et il est difficile d’y échapper aujourd’hui. Il faut croire que les multinationales de l’empire ont pour unique stratégie de nous avilir et  de nous asservir en nous ramollissant le cervelet à l’aide de soupes tièdes sans goût ni odeur… Enfin, je suis un peu sévère car pour être honnête, ils cachent  l’arrière goût de pisse de leur soupe avec de moins en moins de soins. Il n’y a qu’à regarder le menu du jour pour comprendre qu’on nous prend définitivement pour des daubes au palais atrophié : de la brandade de Gaga suivie de près par du foie de Britney, bref, autant vous dire que selon moi, la malbouffe ne s’applique pas seulement à de la nourriture physique

Aujourd’hui j’ai donc choisi de vous parler d’une des nourritures intellectuelles et musicales les plus fines de cette décennie. J’avais déjà mentionné Sufjan Stevens à plusieurs reprises lors de mes élucubrations et il était grand temps que je m’y attarde proprement. Pour ce faire, je n’ai nul autre choix que d’aller à contre-courant de notre culture à grande vitesse et de prendre mon temps comme cela a été fait pour concevoir un tel bijou. C’est en effet ce qu’est ce Come on Feel The Illinoise. Il faut d’abord comprendre que cet album est un album dit « concept » puisqu’il contient des chansons se rapportant toutes au même thème. Ici, il est assez clair que l’on va aborder l’Etat de l’Illinois, à travers des chansons parlant de villes, personnes ou histoires prenant place dans cet Etat nord américain.

La seconde chose dont il faut être conscient ici, c’est que Stevens s’est enfermé pendant de longs mois et a affiné son œuvre quasiment seul. Il joue de presque tous les instruments et a produit l’entièreté de l’album. Enfin, il faut savoir que ce que l’on s’apprête à écouter ne ressemble à rien de connu et qu’il s’agit de quelqu’un qui a compris que, même à notre époque, pour avancer, il faut prendre son temps…



Un piano lointain résonne et entame cet album. Il est rejoint par d’étranges flûtes, puis le chant fait son entrée et la voix de Stevens est harmonisée par d’autre voix; ce qui donne au morceau un peu plus d’ampleur. On a ici un thème bien mené, doux et stable et des sonorités magnifiques qui font vaguement penser à une musique de film. La suite est étonnante et en dit long sur l’épopée qu’on vient d’entamer. Avec ses chœurs et ses vents étranges, "The Black Hawk War, Or How To Demolish An Entire Civilization And Still Feel Good About Yourself" est aussi étrange que son titre. On a là encore le sentiment qu’on nous raconte une histoire et qu’il s’agit d’un peu plus que d’un simple thème. Les caisses claires claquent à l’unisson des tambours, les trompettes résonnent et on est plongé dans un thème épique et conquérant tout en étant profondément critique et ironique (de par le titre du morceau). C’est frais, plein de couleurs, c’est à la fois étonnant et vaguement familier, et on va retrouver tout cela sur l’ensemble de l’album.

Le titre phare débute avec une basse syncopée faite au piano, puis là encore les cuivres et la batterie entrent à l’unisson et se marient étrangement mais efficacement au tout. Le chant démarre une fois le tumulte des cuivres calmé et la chanson est lancée. Là encore, on nous raconte une véritable histoire, un voyage à travers Chicago, l’Illinois et ses villes. On va ainsi visiter tout l’état à travers cet album lumineux. Les arrangements de ce titre sont d’une profondeur infinie et la richesse mélodique est également  sans limite. On a l’impression de dévaler une route à toute vitesse et de voir les paysages défiler, de sentir la pluie fraichement tombée et de ne jamais s’arrêter. Le rythme frénétique et l’enchaînement des ponts sont autant de paysages différents qui défilent sous nos yeux. Le morceau se calme ensuite lentement pour se terminer dans un arrangement de cordes beau et chaleureux. Après un long voyage, on arrive donc au bercail. Des arpèges à la guitare préservent cette chaleur, mais celle-ci est à nouveau teintée par ce piano froid et lointain qui introduit ce "John Wayne Gracy, Jr". On nous conte la triste historie d’un homme apparemment banal et agréable qui finit tueur en série. Cette histoire est d’autant plus triste qu’elle est vraie. En effet, l’album s’apparente à un hommage à l’état de l’Illinois comme on l’a vu. Cet hommage est rendu aussi bien à travers des récits historiques que des faits divers aussi glauques que celui-ci, le tout avec un regard étonnant puisqu’on en viendrait presque à avoir pitié de ce John Wayne serial killer (rien à voir avec notre ami cowboy). La musique belle et triste accentue cette impression, ainsi que la conclusion de Stevens nous expliquant qu’au fond, lui comme nous, ne sommes pas bien différents de ce "John Wayne Gracy, Jr".


Les violons de "Jacksonville" viennent égailler tout ça et ramener la lumière brillante des villes d’antan sur la crépusculaire réalité qui précède. Les cordes tiennent une note en suspend avant d’entamer  un thème descendant puis d’être relayé par le piano se chargeant de la basse puis la batterie, les autres instruments venant ensuite se mêler à l’ensemble. La chanson est lancée, encore une fois sur un rythme syncopé des plus étranges mais très efficace. Le nombre d’instruments et de voix suivant chacun une ligne mélodique et un rythme différent est ici impressionnant.  Pour autant, le tout est aéré et vraiment agréable. On est porté par ce rythme peu banal, ces breaks variés ainsi que cette richesse mélodique et faite d’arrangements sans fin encore une fois. Le morceau se calme mais ne finit pas vraiment et on embranche directement sur l’interlude musicale suivant.. Les violons de "A Short Reprise For Mary Todd, Who Went Insane, but for Very Good Reasons" vibrent et restent sur un même accord tendu et constituent une sorte de outro au "Jacksonville" précédent, comme un dernier regard sur la ville qu’on vient de quitter ou sur l’acte qui vient de s’achever.


Le décompte fait par Sufjan Stevens démarre l’acte suivant et le "Decatur, or Round Of Applause For Your Step Mother !" qui l’introduit. On part sur une rythmique décalée presque reggae étrange au banjo soutenue par un accordéon. Les 2 voix entament la chanson ensemble et ne se quittent plus. D’autres voix s’ajoutent discrètement et on en arrive au refrain. On a toujours ce bruit de fond à l’accordéon assez étrange et les voix qui mènent le tout soutenu par la rythmique banjo. Le morceau se termine dans des applaudissements prolongés sur le court interlude suivant ("One Last Whoo-hoo ! For The Pullman") avant qu’on entende retentir les cloches froides et brillantes qui introduise la ville phare de l’Illinois, la mythique "Chicago". Puis les violons introduisent la batterie, accompagnée des basses guitares avant que tout ne se calme à nouveau, car nous voilà arrivés dans LA ville. La voix de Stevens est soutenue par une rythmique au Rhodes simple. Les violons interviennent assez régulièrement et annoncent généralement l’entrée d’un nouvel instrument puis le refrain à nouveau, vivifiant, une claque semblable à un plongeon dans l’eau claire et fraiche. Là encore, les arrangements sont assez complexes et orchestrés à merveille. On a une vraie énergie qui s’en dégage mais le son reste clair et agréable. On est plongé dans la démence des grandes villes et dans ce rythme inlassable, éreintant mais qui nous donne en fin de compte l’impression d’être vraiment vivant… Après quelques notes de trompettes, nous voilà à nouveau sorti de la ville et de ses lumières éblouissantes, un dernier regard en arrière avec ces voix qui s’éloignent petit à petit et nous voilà déjà loin de ce magnifique mais terrible Chicago.


Le calme est retrouvé avec "Casimir Pulaski Day", une ballade à la guitare, simple et belle qui nous permet de respirer après l’oppressante cité. Les voix sont magnifiquement harmonisées et il est difficile de rester de marbre au timbre de voix de Stevens. Ce morceau est une vraie bouffée d’air malgré le poids de ses mots. La trompette vient faire son apparition au milieu de la chanson comme pour nous annoncer ce qui nous attend à la fin de la chanson. Même si on est sur une ballade assez simple, Sufjan Stevens aime toujours compliquer un peu les choses, et  lentement, la chanson monte en intensité et s’ajoutent aux arrangements, divers instruments qu’on sent à peine rentrer. Le tout est magnifiquement nuancé. Un break est fait par les voix auxquelles vont s’ajouter la trompette et la rythmique. Au fur et à mesure, des voix et des cuivres s’ajoutent pour cette explosion en douceur qui va fermer cette magnifique ballade.

Le piano refait son entrée, accompagné de guitares et de percussions en tout genre. La trompette vient s’ajouter au triste "To the Workers of the Rock River Valley Region, I Have an Idea Concerning Your Predicament". On est là encore dans un des interludes musicaux de l’album qui n’est là que pour mieux nous annoncer le "The Man Of Metropolis Steals Our Heart" qui part très fort. On part sur une rythmique à la batterie qui marque le temps, accentuée par la guitare qui la martèle carrément. Entrent les guitares saturées qui détonnent de tout ce qu’on a entendu, puis tout se calme avec la guitare acoustique et les vents. Le chant démarre sur ces arrangements calmes et beaux auxquels viennent se mêler les voix et les cuivres pour le refrain. On est loin de l’agitation de l’introduction. Pourtant, pour le deuxième refrain, on retrouve les guitares saturées frénétiques auxquelles viennent s’ajouter les chœurs brillants pour un mélange décapant et revigorant avant  de laisser place aux couplets et aux arrangements plus classiques et acoustiques. Cette chanson est complètement déjantée et l’est d’autant plus qu’elle est  prise très  sérieusement. On assiste à quelque chose de grand avec cet album. Sufjan Stevens montre qu’il n’a rien d’un rigolo et qu’il fait un peu ce qu’il veut des règles et des conventions musicales. Il mélange tout, secoue bien, y ajoute un (gros) brin de sa folie et réinvente la musique sous nos yeux (ou nos oreilles plutôt). Cette musique est absolument hors norme et donne un bon coup de vieux à tout ce qui s’est fait jusqu’à présent et que notre génération s’évertue un peu inutilement à plagier sans arrêt.

On poursuit dans la folie avec les orgues démodées de "Prairie Fire That Wanders About" auxquelles se marient les cloches qu’on a déjà pu entendre auparavant. L’interlude est encore une fois très surprenant, un mix d’un peu tout ce qu’il est possible et imaginable d’entendre. Il est clair que Stevens a attaqué cet album doucement et qu’il a décidé d’envoyer la purée depuis quelques morceaux. On est là encore dans quelque chose de complètement déjanté et d’une rare complexité tout en étant très beau. Que dire sinon que nous avons là du génie à l’état pur.


Sufjan Stevens va ,semble-t-il, nous laisser encore le temps de reprendre nos esprits et de respirer avec une nouvelle ballade magnifique dont il a le secret. "The Predatory Wasp of the Palisades Is Out to Get Us!" attaque sur un simple guitare-voix rapidement rejoint par d’autres voix, mais la folie refait surface. Des vents et des cuivres se mêlent d’une manière incroyable pour un pont d’une rare beauté qui nous annonce une fois de plus un final époustouflant mais patience… On repart tout d’abord sur un couplet magnifique ponctué de nouveaux arrangements toujours aussi brillants qui annoncent un refrain magique. On retrouve la structure du pont précédent auxquels s’ajoutent des arrangements vocaux magnifiques avant que les trompettes ne viennent calmer le tout un temps pour être ensuite  rejointes par les voix puis l’orchestre. Le timbre de voix de Stevens est toujours présent et survole l’ensemble admirablement… C’est tout simplement magnifique… On termine sur un son peu agréable qui monte en intensité avant l’accord qui introduit le morceau suivant. Eh bien mes amis, si vous croyiez qu’on allait s’arrêter là, on en est encore bien loin. Stevens nous a coincé dans le coin et nous enchaine, nous envoie uppercut sur uppercut, crochet sur crochet. Ce "They Are Night Zombies!! They Are Neighbors!! They Have Come Back from the Dead!! Ahhhh!" est à l’image de son titre : un nouvel ovni dans le ciel étoilé de l’Illinois. Les accords sont d’abord plaqués au piano avant qu’une basse funky surprenante ne fasse son entrée. Elle est ensuite rattrapée par la batterie, puis les violons et les voix pour un mélange encore une fois hors du commun. Le tout se calme ensuite et fait place au chant. On a là  un morceau qui repousse les limites de ce qui est connu. Là encore le rythme, les arrangements et la structure sont incroyables.

La vraie respiration se fait ici sur un interlude fait au quatuor à cordes, rattrapé par les cloches précédemment entendues qui débouchent sur un autre interlude court et reposant. Il faut dire qu’après l’euphorie et la complexité auxquelles on a eu droit jusqu’ici, ces paliers de décompression sont nécessaires. "The Seer’s Tower" vient donc calmer un peu le jeu. Des accords sinistres sont plaqués avant que la voix pénétrante de Stevens vienne prendre la barre. Le rythme est lent et pour une fois, on se contente d’un piano, d’un orgue en soutien et de quelques voix. On est dans quelque chose de beaucoup moins fou et de beaucoup plus triste que le reste. Le morceau s’éteint sur des voix qui s’éloignent petit à petit. On pourrait alors s’attendre à la fin de la frénésie et du flot de vie qui nous a emportés jusqu’à présent. "The Tallest Man, The Broadest Shoulder" arrive alors comme une avalanche. On l’entend teinter au loin avant que le piano ne déboule rapidement, rattrapé par les vents, les cuivres et la batterie. Là encore, on a un rythme fou, un thème répétitif qui s’harmonise petit à petit avant un break étonnant. La richesse et l’abondance refont surface puis se calment pour laisser Sufjan s’exprimer. La richesse harmonique est infinie ici et les nuances d’une précision à toute épreuve. Une fois de plus, on voit défiler les nombreux tableaux composant l’histoire qui nous est contée dans ce titre et on s’aperçoit de l’étendue du talent et de l’imagination de son auteur. On a un morceau qui évolue de manière impressionnante ici, plusieurs moments uniques et pourtant liés qui s’assemblent dans une pièce complexe et remarquable.

Un nouvel interlude, le dernier va introduire la conclusion de ce tour épique de l’Illinois. "Out of Egypt, into the Great Laugh of Mankind, and I Shake the Dirt from My Sandals as I Run" démarre sur une note de piano répétée rapidement et complétée par l’ensemble des instruments auxquels on a eu droit jusque là. Le rythme est marqué et accentué et on évolue dans une espèce de chaos organisé, nuancé. On a l’impression d’assister à l’adieu de tous les instruments qui nous ont fait rêver au cours de cet album. La musique est ici presque organique, belle, mais sans aucun sens précis. Pour autant, elle évolue continuellement, sans être ni lourde ni oppressante. Elle va s’effacer encore une fois progressivement, pour se terminer sur une note de piano unique, seule, belle.

Voilà qui marque la fin d’un voyage indescriptible et très personnel. Avec ces sons dignes d’une fanfare d’école et ses arrangements venus d’ailleurs, Stevens nous démontre qu’il est encore possible d’innover dans la création musicale et que tout n’a pas encore été fait. Il s’inscrit comme un symbole à l’inverse des tendances de notre époque : il est un artiste durable, qui prend son temps et qui avance perpétuellement, qui fait les choses dans un but précis. Résultat, on est frappé en pleine face par de la poésie pure et ça fait un bien fou.  


J

5 commentaires:

  1. Et bien que dire, évidement ton intro a visé juste, mais tu m'a fait découvrir Sufjan Stevens à travers sa musique que j'ai tout autant appréciée. Dieu merci, Joris, tu a prouvé que je ne haïssais pas tout ce qui venait du pays des yankees ;). Bravo & Continue

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  2. A l'inverse de max (notre patrick bruel catholique) je dirais que l'intro est un poil prétentieuse et/ou à approfondir.
    Pour le reste c'est parfait. Continue, tu le tiens...

    ces sales chiens d'impérialistes américains sont pour une bonne partie d'entre eux des idiots et même si ils nous inondent parfois de leur mauvais cinéma hollywoodiens et autres gloubiboulga musicaux pseudo politiquement incorrect (OMG Gaga likes judas...). Il faut bien reconnaître que bon nombre de mouvement majeur sont né la bas (hip hop, jazz...).
    Si le liberalisme le plus sauvage a bien une qualité c'est celle là. Permettre à des gens de devenir différent pour produire des oeuvres exceptionnels et les diffuser correctement.
    Si vous ne me croyez pas, je vous invite à explorer la pauvreté culturelle de la chine où j'ai séjourné.

    God save America

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  3. Découvrant à froid ta comparaison horrible, j'ai juste failli vomir...surement l'arrière goût de pisse, que m'inspire P.Bruel, si bien décrit par J. Je pense que tu n'aurais pas pu faire pire. J'aurais tout simplement préféré te voir écrire "notre lady gaga catho" et Dieu sait que si elle séjournait au fond de ma cuvette je n'aurais aucune gêne à me soulager dessus.

    Alors bien sur l'intro peut-être approfondie, développée, on pourrait en faire un spectacle, une comédie musicale, ou même pire un livre (c'est pas dit qu'on le fasse pas, du reste). Mais là où tu vois de la prétention, j'applaudie la justesse.

    Le libéralisme n'a pas permis à des gens de devenir différents. Ces gens étaient différents. Les personnes qui ont fait naître le jazz étaient des artistes, cela n'a rien à voir avec la culture. On ne peut pas confondre l'art et la culture. L'Amérique, que tu aimes, est celle-là même qui détruit et détruira ces choses d'exception.
    Pour ce qui est de la Chine, tu en parleras certainement mieux que moi. Cependant, l'architecture est de l'art et l'architecture asiatique existait bien avant l'empire américain.

    God save us from America

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  4. Vos deux avis et votre débat me ravissent et sont aussi intéressants l'un que l'autre. Pour autant, je rejoins Maxime sur un aspect.

    Je pense en effet que le jazz ou le hip-hop que tu décris Grégoire, sont nés du rejet de ses créateurs par l'Establishment américain. Il s'agissait pour l'un comme pour l'autre de mouvements plutôt contestataires venant de la population noire américaine et destinés à cette même population. Les blancs s'en sont par la suite emparé et en on fait la même soupe qu'ils ont l'habitude de vendre (pour ce qui est du Hip-Hop principalement). Mais c'est effectivement un sujet et un débat passionnant qui mérite qu'on s'étende plus en profondeur sur le sujet. J'essaierai d'y revenir à travers la critique d'un album.

    God is not.

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  5. ahaha, voilà qui est amusant... Je retrouve avec nostalgie mes deux compères. la fougue de maxime, le caractère plus tempéré de Joris, mais ayant tout les trois comme point commun la misantropie.
    (je rêve, qu'un jour Pauline commente cet article, mais doutons que si par mégarde elle en entamé la lecture, elle aille jusqu'au bout ^^.)

    Max la comparaison avec Bruel était intimement liée au poker, tu t'en doute. Etant néophyte de cette discipline c'est le seul nom qui m'est spontanément venu à l'esprit. no offense.

    bref, la phrase, reprise par max, sur la société libérale était mal venue je le concède.
    J'ai simplement voulu dire que le libéralisme, modèle qui tend doucement à dominer le monde (à tord ou à raison ?) a une qualité plus ou moins évidente à laisser les gens entreprendre ce qu'ils veulent. Et donc, malgré le formatage de la société de l'information/consommation, ils peuvent tout de même créer si celle ci ne leur a pas, déjà, ramolli le cerveau.

    Bien sur, J., que le jazz ou le hip hop sont nés de la contestation d'une société imparfaite (c'était en leurs temps des contres cultures). Mais la contestation était possible.
    Allez demander aux artistes "déviants" qui croupissent dans les jaules soviétiques ou chinoises par quelles formes artistiques ils mènent leurs protestations ?

    Entendons nous bien, j'adore la chine, mais on ne peut pas dire que le pays soit vecteur de jeunes talents, ni même qu'il s'attarde sur la conservation de son patrimoine (malgré plus de 4000 ans d'histoire).
    Si l'on parle de la société contemporaine, il s'agirait pour toi max d'apprécier l'architecture des bars d'immeubles communistes version La soude marseille.

    bref, je pense que vous me connaissez assez pour savoir que le rouleau compresseur de l'american way of life est une des choses que je débecte le plus en ce bas monde. Au même titre, d'ailleurs, que toutes les entreprises consciente ou inconsciente de formatage des idées et d'uniformisation de la culture (impérialisme américain donc, mais aussi toutes les formes de lobby tel que le lobby sioniste, par exemple ;))

    En ce qui concerne la petite critique émise à J., elle se voulait constructive.
    Même si le nom de domaine du blog nous préviens (humeurs nombrilistes) et que le ton se veut volontairement pamphlétaire, attaquer d'entrée par, je cite: "Dans le monde dans lequel nous vivons, les hommes pressés et des assistés dont le cerveau a la vivacité d’une méduse nous entourent", ca fait un peu donneur de leçon (et nous dans tout ça).
    Par "approfondir", je confesse être complètement d'accord avec le constat (faisant moi même partie tantôt de ceux qui avilissent, tantôt de ceux qui sont assistés). Mais je suggère d'écrire une ou deux ligne (et non pas une comédie musicale ^^) pour modérer le tout afin d'en remettre une grosse louche par la suite. La persuasion par la concession, si j'en réfère à mes vagues souvenirs de cours de français où la jolie blonde à ma droite m'était infiniment plus passionnante que Voltaire, aaaahhhh sacré Georgette.

    à défault d'être concis j'espere avoir été plus éloquent.

    God save Dieudonné

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