Aujourd’hui, j’ai décidé de vous alpaguer, chers amis, et ce dans l’espoir plein d’orgueil de vous faire partager, que dis-je, vivre ! un moment d’une rare beauté, une révélation tardive même, pour être précis. On est dans des chroniques nombrilistes, donc quelque part, vous étiez prévenu, je fais ce que je veux.
J’étais alors un jeune rebelle, plein de verve et d’une révolte brouillonne envers tout et rien, c'est-à-dire tout ce qu’on me suggérait sournoisement d’aimer et de détester à travers la lucarne lumineuse de mon salon qui ramollissait mon cerveau à feu doux. Etant rebelle, j’émettais toutefois quelques réserves sur la soupe littéraire de Marc Levy et je renâclais à l’idée d’écouter le dernier album de Maurice Benguigui, rebaptisé Patrick Bruel, sans doute que cela sonnait plus show-business et que c’est ce qu’il faut pour faire mouiller les croupières de casino. C’était encore là l’époque où il m’arrivait de traîner dans quelques Virgin Megastores de la rue St Féréol, persuadé en ce temps qu’il s’agissait d’un temple de musique et de spiritualité. J’ai rapidement déchanté, je vous rassure, mais le monde n’étant pas complètement noir ni complètement blanc comme vous voulez, j’ai tout de même eu le bonheur de faire quelques découvertes opportunes sur ces étals et notamment celle que j’ai vaguement commencé de vous narrer ici.